LEURRES DURS POUR DEBUTS DURS

Je n’ai pas souvenir d’un début de saison si froid et pluvieux que celui que nous vivons actuellement. Les brochets, généralement très actifs à cette époque, ont en ce moment un comportement déroutant.

Là où je pêche, par exemple, il est bien difficile de les prendre aux leurres souples. Ce n’est pas un manque de touche, mais un vrai problème de qualité de touches. Les brochets viennent taper les souples, les pousser, mais rarement les attaquer, si bien que la plupart des ferrages se font dans le vent. Pour remédier à ce comportement passager des carnassiers, je suis allé piocher dans les références dures de mon argumentaire.

Nombre d’entre nous pêchons de plus en plus au souple, mais fréquemment l’action plus agressive des leurres durs à la faveur des carnassiers. En début de saison, les jerkbaits sont souvent très efficaces. Cette année encore le Gamera 128 SP a fait son lot de poissons. Animé en stop en go marqué, il s’est révélé efficace comme à son habitude, mais une série de jerks frénétiques entrecoupés de grandes pauses ont offert des attaques plus marquées conduisant à moins de décrochages. Côté coloris, lorsque le temps était lumineux, le nouveau coloris Peacock a supplanté le fameux Metallic Perch. Et lorsqu’il pleuvait, selon la turbidité de l’eau, le Mat Fire Tiger et le Ghost Yellow Back ont pris le relais.

A l’inverse de la nage erratique du jerkbaits, pour pêcher plus creux, le Kaiju 70 S m’a également rapporté des poissons dans des moments difficiles. Pour provoquer les touches, il faut y aller tout doucement à la limite de décrochage du leurre. Les attaques ont lieu au raz du fond et se traduisent par un simple blocage. Un certain nombre de coloris, actuels et anciens, ont tourné au bout de la ligne, un seul m’a fait prendre des poissons : le Stripe Bleek ! A suivre…

Pour pêcher les pentes et les cassures, j’ai eu du succès avec le Kaiju spin 70 S. Avec ses 35 gr et sa palette caudale, il pêche vraiment creux. Pour autant, retenu par l’inertie de la palette, il pêche relativement doucement. Habituellement, c’est un leurre que j’utilise en power en l’animant par traction et relâché. Là c’est au contrairement, comme au lipless, en pêchant doucement juste au-dessus du fond, qu’il a été efficace. Les coloris contrastés comme le Contrast Gold Yellow semblent ajouter un plus à la combinaison. C’est de cette façon que j’ai enregistré mes plus belles touches depuis le début de saison. Lorsqu’on traque le brochet, la palette peut être un élément déterminant, même sous des trombes d’eau !!!

Ce qui a été vrai ces derniers temps ne le sera pas être pas demain. Avec les beaux jours qui vont arriver, nos patterns habituels fonctionneront à nouveau très bien. Mais au fil des saisons, face au brochet, force est de constater que souvent « quand c’est dur, il faut sortir les durs ! »

David Pierron, Guide de Pêche dans l'Est de la France

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